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Pleins de bouts de vies

3 mai 2014

De retour...

5 personnes d'un coup ! 5 jeunes au bord de la route, il n'en fallait pas plus pour rallumer la flamme...

Clignotant à droite, je coupe le contact, ouvre la vitre et demande au petit groupe où il se rend. Bon j'ai pas tout compris, ils sont jeunes, style baba-cool mais ont l'air corrects. "Pas de pêtard dans ma voiture les jeunes". Clope éteinte, on peut y aller. Hop 3 derrière, un devant à côté de moi et le dernier dans le coffre !  Sur 5 km (sur la route entre Gramat et Figeac) je les dépanne plus que ne les fait réellement avancer !  En tous cas ils sont super contents de pouvoir rester ensemble encore un peu plus longtemps et ne pas avoir à séparer le groupe. Le stop à l'air d'avoir particulièrement bien fonctionné pour eux jusqu'ici (ils ont commencé à Brive). Les 5 étudiants insouciants me remercient et nos chemins se séparent. 

Et moi ça me fait tellement de bien ! Envie de pleins de rencontres éphémères sur la route...

Cela fait plusieurs mois que je rêve du Portugal. Le projet commence à s'installer dans ma tête : et si je commençait par l'Espagne ? Je pars en stop de Figeac, je fait une pause à Madrid puis pourquoi pas Séville et ensuite je remonte tout le Portugal... Super idée... A voir si dans quelques mois, mon envie se concrétise... 

 

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7 décembre 2012

1. C EST L HIVER, il fait froid et les jours sont

1. C EST L HIVER, il fait froid et les jours sont courts

2. J AI UNE VOITURE

3. J AI UN BOULOT : trop peu de temps libre

...plus de stop.

 

J'ai pris mes (presque) premiers autostoppeurs. Deux jeunes hommes un matin en allant au boulot, dépannage sur quelques kilometres.

Un autre jour,un homme et une femme, jeunes eux aussi. Ils attendaient sous la pluie depuis 3/4 d'heure. Je les prends sur quelques kilomètres et leur trouve même leur prochain véhicule !!

 

 

29 août 2012

11525 à 12005

480 kilomètres

Trajet : La Capelle Marival – Bourg-en-Bresse

Date : 20 août

Durée : 6 heures et 30 minutes

Nombre de véhicules : 8

Arrivée à Lacapelle-Marival, je me change dans le café du coin, file à l’entretien, me rechange dans le café, et repart sur la route. Il est 11h20. Un homme la cinquantaine/soixantaine me conduit à l’opposée de sa direction initiale, « juste pour m’avancer ». Un atteleur de chevaux de trait, aux commandes d’une Mercédès. La conversation est un peu compliquée, c'est un philosophe, un peu perché. Je mets tellement de temps à comprendre ce qu’il veut dire que j’ai toujours une idée de retard. J’en suis restée au «J’ai un physique de collectionneur de timbre ». Je planche encore dessus…Cette gentille personne me laisse à un rond-point stratégique.

Une camionnette. Un couple de parisien qui n’a pas l’air très parisien. Une banquette arrière rien que pour moi et mon gros sac. Les deux fenêtres avant ouvertes.  Un volume de conversation juste comme il le faut. Pas de blabla inutile. Présentations succinctes et explications sur mon trajet. Nous prenons l’autoroute. Ils sont vraiment très sympas. Au lieu de me laisser au bord de l’autoroute A 20, ils rallongent et prennent l’embranchement de l’autoroute A 89 pour me faciliter la tâche. Ils doivent à présent quitter cette autoroute pour retourner la A 20 en direction de Paris. Merci beaucoup.

Je me place juste après le péage. Une grosse voiture noire bien confortable (aucune idée de la marque) s’arrête avec au volant un businessman de 47 ans. Il se rend à Chambéry. Je rappelle que nous sommes après Brive, sur l’A 89, entre le péage et le parking du péage. Il propose de m’emmener jusqu’à Villefranche-sur-Saône. Le courant s’installe rapidement. Je lui explique brièvement ce que je fais ici, il me raconte dans le détail son parcours, m’explique ses philosophies de vie  :

« Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qu’il est possible de faire, sans t’en apercevoir l’impossible tu réaliseras »  - Saint François d’Assise.

« Avec de l’enthousiasme, il y a des réalisations. Sans enthousiasme, il n’y a que des alibis »  - Henri Ford.

On parle d’auto-stop, de rencontres, de religion, de business, de la chaleur, de voyages, de la vie, de la mort, de l’approche quantique des choses, de la responsabilité, du hasard, des causes psychologiques engendrant des pathologies… C'est un très bon orateur. Il trouve les mots justes et exprime parfaitement les nuances de sa pensée.  C’est une personne qui m’inspire et me donne à réfléchir. Parfois je le questionne, parfois je l’écoute seulement, comme un élève qui écouterait son professeur.

La fin de notre voyage commun se rapprochant, il m’assure que je croiserai tout au long de ma vie des anges et qu’il faudra que je retire quelques enseignements de chacun d’eux. Pour avancer. C’est homme s’est construit par lui-même grâce à des kilos de courage, d’enthousiasme, de passion et de persévérance, un zeste de chance et quelques bonnes rencontres. Il m’incite à ne pas désespérer dans ma recherche d’emploi. Bien plus que des encouragements, ce sont des dispositions d’esprit qu’il m’a fait partager. Et de l’espoir, comme un nouveau souffle.

Lorsqu’il me pose sur le bord de la route, j’ai du mal à repartir. Je pense à cette rencontre forte et touchante. Je ne reverrai plus cet ange. 

Ma tête est ailleurs, mais mon pouce reprend du service. Une femme revenant de la piscine s’engage à me rapprocher de Bourg-en-Bresse d’une vingtaine de kilomètres. C'est assez difficile de juger son âge avec ses lunettes de soleil, je dirai trentenaire ou quarantenaire - je n'ai jamais été très astucieuse pour deviner l'âge de mes compagnons de voyages éphémères. On discute de tout et de rien et elle finit par me dire qu’elle a 62 ans !!!  La claque !

Mes souvenirs sont un peu flous. Je fais quelques kilomètres avec un homme, puis un autre et encore un troisième, à chaque fois sur de courtes distances.

Je me retrouve à nouveau sur le bord de la route. Un fourgon s’arrête, tirant un van avec un cheval à l’intérieur. Je rencontre alors un papi super sympa. Il m’emmène à Bourg-en-Bresse mais doit juste faire une pause d'une dizaines de minutes sur le chemin. Je téléphone à ma mère, elle est toujours à Bourg et pourra me récupérer à la sortie de son boulot. Parfait ! Le grand-père et moi nous arrêtons dans un haras. Je l’aide à charger dans le fourgon un petit frigo, une table, des chaises et des couvertures spéciales chevaux. Il vérifie que le cheval se porte bien. Et on repart...

Je finis par arriver à Bourg, au rond point de Décathlon. Il est 17h50. J’attends ma mère environ 5 minutes et nous rentrons ensemble à la maison.

Au final, le voyage a été très fructueux, je n'ai jamais attendu un véhicule plus de 10 minutes dans la journée et je n'ai fait que de belles rencontres.

29 août 2012

11485 à 11525

40 kilomètres

Trajet : Bagnac-sur-Célé – La Capelle Marival

Date : 20 août

Durée : 1 heure

Nombre de véhicules : 2

 

Lever aux aurores. Départ depuis Bagnac-sur-Célé à 7h30, petit village du Lot. Quelques voitures me dépassent avant qu’une camionnette s’arrête. Je découvre un beau jeune homme charmant. Et fort sympathique de surcroît. Le trajet est trop court, nos chemins se séparent déjà. Je le remercie avec un beau sourire. 

Je me retrouve de nouveau à Figeac, à la sortie de la ville et je dois me rendre LaCapelle Marival, un peu plus au nord, à une vingtaine de kilomètres. En bonne chanceuse que je suis, je rencontre un homme d'une soixantaine d'année. Il a le temps et me propose de m’emmener où je le souhaite. Il fait donc un détour et me conduit à LaCapelle Marival. L’homme est à la recherche de boulons et rondelles qu’il a perdues le week-end précédent. Boulons et rondelles d’un pneu de sa Pontiac chérie. (Je précise nous ne sommes pas dans la Pontiac puisqu’il ne peut plus rouler tant qu’il n’a pas retrouvé ses boulons !). Il se rappelle approximativement des lieux où il les a égaré et compte, tel le petit Poucet, refaire le chemin inverse et parcourir les villages alentour, les yeux fixés sur les bords de route ! J’ai un entretien d’embauche dans ce village. Arrivée enregistrée à 8h30. Merci Monsieur et bonne chance avec vos boulons !

 

25 août 2012

10910 à 11485

575 kilomètres

Trajet : Mâcon – Bagnac-sur-Célé

Date : 19 août

Durée : environ 10 heures

Nombre de véhicules : 6

Départ de très bonne heure de la maison. Mon père m’emmène jusqu’à Mâcon et me dépose à l’entrée d’une voie rapide. Après 45 minutes d’attente et plus de 142 véhicules (comme si compter les voitures permettait d’accélérer le temps !), une voiture s’arrête enfin. Je parle très rapidement au conducteur, il se rend à Cluny. Sur le moment, je sais que j’ai déjà entendu ce nom mais je ne parviens pas à le localiser. Je monte dans la voiture et je réalise que Cluny n’est qu’un village à une vingtaine de kilomètres. Après les questions de base « Où vas-tu, que fais-tu… », le chauffeur ne tarde pas à passer à la vitesse supérieure « t’es mignonne, t’as quel âge, t’habite toute seule ?... » Je repère un endroit non dangereux et le stoppe dans son élan. Je ne pense pas qu’on ait fait 10 kilomètres mais je préfère m’arrêter avant que le type devient lourd.

Je descends de la voiture à la bretelle de sortie de la voie rapide. Je me place derrière un plot vert, dans l’herbe, prête à attendre de nouveau de longues minutes… qui deviennent une heure. Une heure d’attente, c’est long !  Je me remotive en mangeant une barre de céréales et je change d’emplacement. Un homme sympathique me conduit à une station d’essence un peu plus loin (à Cluny !). Je sens alors que les choses vont enfin tourner en ma faveur.

J’aborde quelques personnes qui font le plein de carburant avant de trouver assez vite ma prochaine compagne de route. Michelle est retraitée d’une Direction régionale de la Jeunesse et du Sport ( je ne suis pas très sûre du nom exact du service). Elle ne manque ni de dynamisme ni de conversation. Un ami qu’elle a rencontré sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle nous précède, avec une remorque. Alain est donc notre « GPS » jusqu’à Limoges. Nous nous entendons si bien Michelle et moi, que je décide en effet de continuer avec eux jusqu’à Limoges et donc de ne pas passer par Clermont-Ferrand, mon plan initial. Plutôt que de prendre le risque de griller au soleil à attendre, je préfère rester avec une personne bien agréable à rouler à bonne vitesse. Nous pique-niquons tous les 3 sur une aire d’autoroute fraîchement construite. Alain m’offre un petit pot de fromage de brebis en échange de quelques grains de raisins. Et dire qu’il y a encore de ça quelques heures nous étions des inconnus… Nous repartons de plus belle. Je récupère l’adresse de Michelle pour lui donner des nouvelles mais il est déjà temps de remercier mes nouveaux amis.

Au bout de seulement quelques minutes d’attente, un toulousain de retour dans sa ville rose propose de me déposer un peu après Brive. Je regarde ma carte : sortie n°54 de l’A 20. Je n’ose pas lui demander de m’emmener jusqu’au péage. Il s’arrête sur les zébras juste avant la brettelle de sortie avant de repartir. Je n’ai pas trop envie de marcher le long de la glissière de sécurité mais finalement le chemin s’y prête assez bien, il y a beaucoup d’espace.  Je ne mets pas longtemps pour arriver au péage.

Je suis certes heureuse d’être sortie de l’autoroute mais je redoute un peu d’avancer de village en village. La chaleur et les arrêts répétitifs m’achèveraient. Mon eau est devenue tiède, elle ne me désaltère plus. Heureusement, un miracle vient à moi. Une jeune femme de 21 ans s’arrête à ma hauteur, à la sortie du péage. Elle va chez ses grands-parents à Rodez et passe donc par Figeac ! Cela signifie que je n’aurai plus qu’à trouver un véhicule avant d’arriver à destination ! Et en plus elle a de l’eau fraîche ! Quand j’écrivais «  un miracle vient à moi » quelques lignes plus haut, je n’en étais pas loin ! On discute de festivals nationaux et internationaux, et surtout elle me fait découvrir un groupe suédois électro-pop au nom imprononçable : SLAGSMALSKLUBBEN !!   (parfois abrégé SMK. On comprends pourquoi ) J’aime bien, c’est original et déconnant ! Un son qui s’inspire des jeux vidéo !

Bref, je finis par arriver à Figeac. Un couple m’embarque le pouce à peine levé (pas de panneau). Alors que la jeune femme sur le siège passager me demande où je vais, je dois relire mon carnet pour leur donner le nom du village ! Je connaissais la direction (Aurillac) mais j’avais oublié le nom du patelin. Assez bizarrement, la jeune femme s’inquiète de savoir si je ne suis pas malade en voiture. Sur le coup, je me dis qu’elle a peur que je vomisse sur la banquette arrière. En y réfléchissant, j’ai un peu de mal à savoir à quoi elle pensait. On me l’avait encore jamais faite celle-là ! 

 

 

 Lien du trajet avec en vert mes changements de conducteur :

https://maps.google.fr/maps?saddr=M%C3%A2con&daddr=N79+to:N79+to:A20+to:A20+to:44.65386,1.98015+to:Figeac+to:Bagnac-sur-C%C3%A9l%C3%A9&hl=fr&ie=UTF8&sll=45.5756,3.054199&sspn=2.249275,4.938354&geocode=FZaLwgIdzsBJACkJkbACV27zRzFvKsoD78fLZw%3BFWTHwgIdWFpIAA%3BFVjrwwIdlAZHAA%3BFQfTugIdtccTAA%3BFVSqrgIdDFoXAA%3BFSRdqQId9jYeAClNKA92MBitEjFlR0kmC0YIHQ%3BFSCrqAId5wQfACk7T_u71BCtEjHgyj8vnPYGBA%3BFSqOqQId2e0gACl1WtbHtGqtEjFQ0D8vnPYGBA&oq=Bagna&mra=ls&via=5&t=m&z=8

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14 août 2012

10430 à 10910

480 km

Trajet : Paris -Bourg-en-Bresse

Date : 11 août 2012

Durée : app. 7h15

Après environ 40 minutes d'attente porte d'Italie, je trouve une voiture. C'est la première fois que je pars de cet endroit. Je suis à un carrefour avec feux tricolores. Mon problème majeur est que les voitures arrivent par petit paquet et ne me voient pas forcément. L'emplacement n'est pas idéal. 

Mon chauffeur, plombier chauffagiste propose de me déposer sur l'aire de Nemours, juste avant la sortie de Nemours qu'il va prendre. J'accepte mais ce n'est pas une bonne idée. La sortie est en fait juste avant l'aire ! Du coup, je me positionne au péage mais j'estime mon temps d'attente avant de repartir plus long que sur une aire. En effet, la plupart des voitures vont à Paris et les quelques véhicules qui prennent la direction du sud sont quasiment toutes des voitures avec papa, maman et les enfants destination les vacances à la mer ! 

Au bout d'un long moment (environ 40 minutes), je monte dans une voiture confortable avec à son bord un couple quarantenaire avec la grand-mère. Famille très sympathique, nous discutons des J.O et du pélerinage de la grand-mère à Saint Jacques de Compostelle un an plus tôt en vélo. Je me retrouve sur une aire d'autoroute vers Beaune.

Un ingénieur en bâtiment basé à Istanbul pour 6 mois ( en formation/ vacances dans le coin) hésite à me prendre mais je sens que mon Bonjour enthousiaste le convaint de m'accepter dans sa voiture (encore une fois, très confortable). Il quitte l'autoroute à Poligny et me laisse sur le bord de la route à Lons le Saunier.

Je marche un peu pour trouver un meilleur emplacement puis trouve un couple fort sypathique avec lequel je parle escalade. Je fixe un point de rendez-vous avec ma mère à Bourg-en-Bresse pour qu'elle vienne me chercher. Et voilà ! Home sweet home !!!

 

14 août 2012

10000 à 10430 km

430 km

Trajet : Attignat - Paris

Date : 10 août 2012

Durée : 4h15 

Je pars avec mon père au boulot. Au dépôt, il me trouve un chauffeur qui me monte à Mâcon. Ensuite, j'attends une demi-heure à un péage avant qu'une voiture s'arrête et que le conducteur me dise que je n'attends pas au bon endroit, que la route me ferait retourner à Bourg-en-Bresse. Quelle idiote, j'aurai dû regarder les panneaux au lieu de faire stupidement confiance au chauffeur routier qui m'avait conseillé d'attendre à cet endroit. Bien fait pour ma pomme, ça m'apprendra ! Je le remercie, sans cette information, j'aurai pû attendre des lustres planté à ce péage !

Je me place sur la bonne route (juste en contre-bas), la première et la deuxième voiture s'arrêtent le pouce à peine tendu, en même temps. Je rentre dans la deuxième voiture puisqu'elle est juste devant moi. Une jeune femme de 20 ans qui rentre de soirée sur Lyon et retourne chez elle à Pont-de-Vaux. Sa copine la précède avec une autre voiture. Elles sont jeunes, insouciantes ... La logique voudrait qu'elles me déposent à quelques kilomètres. Ma conductrice fait garer sa copine à une station d'essence pour qu'elle monte avec nous et qu'on continue le chemin à trois, à bord de sa voiture très confortable.

"Où on va ?" demande-t-elle en rentrant dans la voiture.

Je lui réponds "on monte à Paris !" pour rire. Réponse : "Ah ouai chiche on vient avec toi à Paris ! " Avant de prendre l'autoroute, elles s'arrêtent devant une boulangerie, me demande ce que je veux. Je n'ai ni faim, ni soif, je veux juste arriver le plus tôt possible à Paris pour ne pas rater mon entretien d'embauche de 14h00. Je les attends dans la voiture. Elles sortent pieds nus (mal de pieds à cause des talons portés pdt la soirée) et laissent la clé sur la voiture !! Elles me ramènent une bouteille d'Ice Tea et on prends l'autoroute. La conductrice me teste pour savoir si je supporte la vitesse, musique techno à fond, 140 km/h avec des pointes à 160 ! Il y a peu de véhicules, c'est le matin de bonne heure. Elle me dépose à Beaune sur une aire d'autoroute. Les filles ont donc 80 km à faire pour retourner chercher la voiture n°2 ! Merci les filles, j'ai rattrapé tout mon retard !! Petite pause pipi et c'est reparti ! Je vois une fourgonnette blanche immatriculée 91. Son conducteur fait le plein, je lui demande s'il va à Paris. Bingo !! Il me fait de la place et c'est reparti. Les filles fument leur clopes, je redémarre avant elles. 

Je ne connais pas le nom de mon nouveau compagnon de route. On parle peu, puis avec les kilomètres, je découvre une personne intéressante. D'origine algérienne, il est arrivé en France il y a 11 ans, il avait alors 26 ans. Il n'est quasiment jamais allé à l'école, a toujours enchaîné les petits boulots pour faire vivre sa mère (veuve ou séparée ?), ses 3 soeurs et son petit frère. Encore aujourd'hui, il prend son rôle d'ainé très à coeur en renvoyant une bonne partie de son salaire au bled. En France, il apprends le français puisque dans les montagnes reculées d'Algérie, il ne l'a jamais appris, et commence à travailler dans le bâtiment pour 500 Euros par mois. Aujourd'hui, il parle un bon français et gagne 3000 Euros par mois,surtout grâce à de jolies primes. Il parcourt la France pour livrer des chèques cadeaux et tickets restaurants. Un métier bien plus dangereux qu'il n'y paraît. L'année dernière, il s'est fait attaqué par deux hommes cagoulés alors qu'il attendait à un feu rouge. Les hommes armés l'ont forcé à descendre de voiture et sont partis avec le butin. Comme si ce n'était pas suffisant, l'homme, choqué, est interrogé par la police et suspecté d'être un complice des malfrats. Il aurait été bond aux yeux bleu, ça n'aurait certainement pas été le cas...

J'arrive à Paris assez vite, il me dépose à la porte d'Orléans, je prends le métro et me voilà au coeur de Paris ! 4h15 pour atteindre Paris depuis Attignat, je viens de pulvériser mon record !

 

 

 

 

 

14 août 2012

Avant 10000 km

Avec 10000 km de stop à mon compteur, j'ai relevé le pari que je m'étais lancé en Irlande en 2009 : j'ai rencontré des personnes très intéressantes, généreuses, des personnes qui m'ont touchées aussi. Hommes, femmes, jeunes, vieux, riches, moins riches ... Des personnes que j'ai oublié, quelques dragueurs maladroits, deux vieux lourdingues à éviter, un fou du volant se croyant immortel le jour des son anniversaire... Et d'autres qui m'ont marqué, à commencer par cet ancien pêcheur de requin pèlerin en Irlande sur Achill Island. Partie pour voir les plus hautes falaises d'Europe, je me vois contrainte de changer mes plans à cause d'une tempête. Je rencontre finalement un papi qui me fait découvrir l'île en voiture et me raconte ses années de jeunesse. 

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Je prends mon repas dans le restaurant de son fils. Je fais un tour de magie au grand-père et lui me montre une page du magazine géo précieusement conservée et datant de plusieurs dizaines d'années. Il est sur cette petite barque à côté de la bête en sang. Il est très fier de m'expliquer que le foie du requin pèlerin était revendu en Allemagne où l'on en extrayait une quantité importante d'huile pour l'utiliser dans les produits cosmétiques ou dans les rouages des avions. 

Cette rencontre m'a beaucoup touchée mais j'ai du mal à en expliquer la raison.

D'autres personnes m'ont marquées de manière positive. Une business women irlandaise accomplie, un archéologue avec qui j'ai patienté 3 heures avant de pouvoir traverser le tunnel de Fréjus, un représentant d'ONG allemand parti sur le terrain à de nombreuses reprises, un chauffeur polonais punk romantique tatoué à l'emplacement du coeur le lendemain de son mariage, un italien du sud qui s'arrête sur la route pour me faire apparaître dans son court-métrage amateur, un réunionais qui a vécu 6 mois dans la forêt en France pour survivre, des personnes qui quittent leur voiture en me laissant seule à l'intérieur avec les clés sur le contact, le chauffeur allemand qui m'offre l'hospitalité et me fait rencontrer sa famille et ses amis, un couple qui me ramène ma veste que j'avais oublié dans leur voiture, des personnes qui me ramènent devant le boulot de ma mère/de mon père ou même à la maison, le professeur tombé amoureux de son élève handicapée, le prof de karaté qui m'initie à la respiration inversée...

Je dirai qu'approximativement 400 kilomètres sur 10 000 ont été réalisés avec d'autres personnes. Le meilleur reste le special "bateau-stop" au Monténégro (équivalent de 13 km en voiture mais certainement plus court en bateau). C'était avec Aniela, la canadienne qui m'a hébergée 2 jours à Pogdoriça (plus dans les terres) en couchsurfing. Nous prolongerons notre séjour sur le bateau pour admirer le feu d'artifice tiré sur la vieille ville de Kotor pour célébrer la fin de l'été.

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Concernant les véhicules, davantage de voitures que de camions, une jeune en conduite accompagnée qui s'est débrouillée comme une chef sur l'autoroute, deux campings cars, une moto pour un très court trajet... Et j'attends toujours mon tour de tracteur et la décapotable !

Les pays : Irlande, Serbie, Monténégro (+ chemin du retour), Italie, Suisse, France (au départ de Toulon, Paris, Mâcon, Bourg-en-Bresse, Pau, Montpellier), Allemagne, République Tchèque, Turquie. A mon expérience, le plus dur étant l'Italie et le plus facile l'Irlande. 

Let's the adventure continue !

 

13 août 2012

Premier pouce tendu !

Voilà maintenant 3 ans que j'ai commencé à faire du stop. J'étais en Irlande. J'ai fait la première partie de mon voyage en car mais je saturais un peu. Peu d'argent, réseau et horaires de bus qui me donnaient peu de libertés dans certains coins, la meilleure solution pour continuer mon tour d'Irlande : mon pouce !

C'était en novembre 2009. 

Je me trouve entre Killarney et Kenmare. Je me rappelle de cet homme qui m'arrête au milieu de nulle part et me fait sortir de sa voiture. C'est la toute première fois que je fais su stop, je ne sais pas comment je dois réagir, je suis sur mes gardes. Il y a le vide sous nos pieds. Et s'il me pousse dans le vide, je fais quoi ? Il n'y aura pas de témoins, plus de traces ... Dans quoi j me suis embarqué ??

Whao ! Whaoo ! Je suis émerveillé par la beauté des lieux. Mon conducteur s'est arrêté pour me faire découvir cet endroit magique. C'est bon, c'est un gentil ! Nous admirons les lacs de Killarney quelques instants et je prends deux trois photos pour immortaliser le moment.

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J'ai fait quelques recherches sur Internet parce que je n'ai pas trop compris l'explication de mon chauffeur. Le point de vue a été renommé après le passage de la reine Victoria en 1861. Alors qu'elle se rendait dans l'une de ses propriétés, elle est si charmée par la vue qu'elle demande qu'on arrête l'attelage et autorise, fait tout à fait exceptionnel à l'époque, ses dames de compagnie, les « ladies-in-waiting », à descendre pour admirer avec elle le spectacle qu'offre le panorama... D'où le nom « Ladies View » !

6 kilomètres plus loin, mon chauffeur me laisse sur le bord de la route et continue dans une autre direction. Je me retrouve encore au milieu de nulle part seule avec des arbres et montagnes aux dégradés orangés, rouges, verts, marrons. Je suis à Moll's gap !

A cet instant, je devine que faire du stop me permettra de vivre de belles choses.

 

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  • Ce blog retrace mon parcours en stop à partir de mes 10 000 km. Au cours des premiers 10 000 km j'ai fait de belles rencontres mais certains souvenirs commencaient à s'estomper de ma mémoire. Le blog me premettra de me rappeler ds plusieurs années
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