10910 à 11485
575 kilomètres
Trajet : Mâcon – Bagnac-sur-Célé
Date : 19 août
Durée : environ 10 heures
Nombre de véhicules : 6
Départ de très bonne heure de la maison. Mon père m’emmène jusqu’à Mâcon et me dépose à l’entrée d’une voie rapide. Après 45 minutes d’attente et plus de 142 véhicules (comme si compter les voitures permettait d’accélérer le temps !), une voiture s’arrête enfin. Je parle très rapidement au conducteur, il se rend à Cluny. Sur le moment, je sais que j’ai déjà entendu ce nom mais je ne parviens pas à le localiser. Je monte dans la voiture et je réalise que Cluny n’est qu’un village à une vingtaine de kilomètres. Après les questions de base « Où vas-tu, que fais-tu… », le chauffeur ne tarde pas à passer à la vitesse supérieure « t’es mignonne, t’as quel âge, t’habite toute seule ?... » Je repère un endroit non dangereux et le stoppe dans son élan. Je ne pense pas qu’on ait fait 10 kilomètres mais je préfère m’arrêter avant que le type devient lourd.
Je descends de la voiture à la bretelle de sortie de la voie rapide. Je me place derrière un plot vert, dans l’herbe, prête à attendre de nouveau de longues minutes… qui deviennent une heure. Une heure d’attente, c’est long ! Je me remotive en mangeant une barre de céréales et je change d’emplacement. Un homme sympathique me conduit à une station d’essence un peu plus loin (à Cluny !). Je sens alors que les choses vont enfin tourner en ma faveur.
J’aborde quelques personnes qui font le plein de carburant avant de trouver assez vite ma prochaine compagne de route. Michelle est retraitée d’une Direction régionale de la Jeunesse et du Sport ( je ne suis pas très sûre du nom exact du service). Elle ne manque ni de dynamisme ni de conversation. Un ami qu’elle a rencontré sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle nous précède, avec une remorque. Alain est donc notre « GPS » jusqu’à Limoges. Nous nous entendons si bien Michelle et moi, que je décide en effet de continuer avec eux jusqu’à Limoges et donc de ne pas passer par Clermont-Ferrand, mon plan initial. Plutôt que de prendre le risque de griller au soleil à attendre, je préfère rester avec une personne bien agréable à rouler à bonne vitesse. Nous pique-niquons tous les 3 sur une aire d’autoroute fraîchement construite. Alain m’offre un petit pot de fromage de brebis en échange de quelques grains de raisins. Et dire qu’il y a encore de ça quelques heures nous étions des inconnus… Nous repartons de plus belle. Je récupère l’adresse de Michelle pour lui donner des nouvelles mais il est déjà temps de remercier mes nouveaux amis.
Au bout de seulement quelques minutes d’attente, un toulousain de retour dans sa ville rose propose de me déposer un peu après Brive. Je regarde ma carte : sortie n°54 de l’A 20. Je n’ose pas lui demander de m’emmener jusqu’au péage. Il s’arrête sur les zébras juste avant la brettelle de sortie avant de repartir. Je n’ai pas trop envie de marcher le long de la glissière de sécurité mais finalement le chemin s’y prête assez bien, il y a beaucoup d’espace. Je ne mets pas longtemps pour arriver au péage.
Je suis certes heureuse d’être sortie de l’autoroute mais je redoute un peu d’avancer de village en village. La chaleur et les arrêts répétitifs m’achèveraient. Mon eau est devenue tiède, elle ne me désaltère plus. Heureusement, un miracle vient à moi. Une jeune femme de 21 ans s’arrête à ma hauteur, à la sortie du péage. Elle va chez ses grands-parents à Rodez et passe donc par Figeac ! Cela signifie que je n’aurai plus qu’à trouver un véhicule avant d’arriver à destination ! Et en plus elle a de l’eau fraîche ! Quand j’écrivais « un miracle vient à moi » quelques lignes plus haut, je n’en étais pas loin ! On discute de festivals nationaux et internationaux, et surtout elle me fait découvrir un groupe suédois électro-pop au nom imprononçable : SLAGSMALSKLUBBEN !! (parfois abrégé SMK. On comprends pourquoi ) J’aime bien, c’est original et déconnant ! Un son qui s’inspire des jeux vidéo !
Bref, je finis par arriver à Figeac. Un couple m’embarque le pouce à peine levé (pas de panneau). Alors que la jeune femme sur le siège passager me demande où je vais, je dois relire mon carnet pour leur donner le nom du village ! Je connaissais la direction (Aurillac) mais j’avais oublié le nom du patelin. Assez bizarrement, la jeune femme s’inquiète de savoir si je ne suis pas malade en voiture. Sur le coup, je me dis qu’elle a peur que je vomisse sur la banquette arrière. En y réfléchissant, j’ai un peu de mal à savoir à quoi elle pensait. On me l’avait encore jamais faite celle-là !
Lien du trajet avec en vert mes changements de conducteur :